Cela fera bientôt un an que les métiers de la restauration souffrent des effets de la pandémie à la Covid 19. Les établissements n’ont été ouverts que quelques semaines en 2020 et, en ce début 2021 ils sont encore fermés, certains définitivement…
Cette situation se répercute nécessairement sur les apprentis en cuisine et en arts du service en restauration. Au CFA du Pays d’Aix, une large partie des apprentis cuisiniers sont au chômage partiel et la totalité des jeunes qui se forment au service en salle ne vont plus du tout chez leur employeur.
Pour essayer de limiter la casse, les enseignants du CFA du Pays d’Aix font le maximum pour faire travailler leurs apprentis, malgré la situation. « Nous avons réussi à maintenir le restaurant d’application de l’établissement ouvert sans accueillir de clients extérieurs. Des apprentis des autres sections ainsi que des agents viennent déjeuner afin que nos jeunes apprentis puissent préparer les plats et servir à table » explique Bertrand Marinot professeur de cuisine. Mais il avoue que cela devient très compliqué de motiver les jeunes qui sont à la limite du décrochage .
Pour Jade, apprentie en arts du service, la situation devient très difficile : « Le service en salle est très physique mais là, on ne maintient pas cette activité physique car on ne pratique plus qu’au CFA. Et, tout ce qu’on pouvait apprendre en entreprise, comme par exemple la relation avec la clientèle et bien cela n’est plus possible. On progresse moins vite … ». Pour Heliaz, lui aussi apprenti, « cela commence à faire un peu long. Une semaine de formation par mois, cela fait deux services par mois, au lieu de deux par jour… pour un métier qu’on aime, cela devient compliqué ».
Quant à Frédéric Mottura, enseignant et membre de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie des Bouches Du Rhône (UMIH 13), il ne cache pas sa grande inquiétude : « Comment voulez-vous qu’on fasse revenir nos jeunes dans nos restaurants après un an d’absence ? Comment les restaurateurs vont-ils retrouver des apprentis à recruter ? Et trouvera-t-on encore des formateurs pour former des jeunes… je ne sais pas ».
L’avenir reste très incertain et les mois qui se profilent ne sont pas très encourageants… Mais il faut continuer à y croire, ne serait-ce que pour les apprentis